L'affreuse a la french touch
Je vous avoue que quand je suis en France, ce ne sont vraiment pas des choses auxquelles je pense. A vrai dire, je n’y avais presque jamais pensé. Maintenant que je suis à l’étranger, je réalise : être française, c’est un avantage comparatif.
Je vous l’accorde, des stéréotypes peu flatteurs sur les françaises, j’en entends tous les jours : elles ne s’épilent pas, puent, sont paresseuses, nulles en géographie, aiment le fromage, sont nulles en langues étrangères, boivent du vin même au petit déjeuner.
Malgré ça, la française reste attachante aux yeux du reste du monde : même avec ses poils et sa mauvaise odeur, elle demeure le symbole de la classe et de l’élégance innée. Elle est réputée pour sa silhouette ; pour preuve le best-seller américain « French women don’t get fat », dont je n’avais absolument jamais entendu parler avant de fréquenter bon nombre de nord-américaines. Lesquelles m’ont demandé quel était mon secret pour rester aussi mince – du chocolat et pas de sport – et m’ont avoué adorer mon savoir-vivre.
« Mon savoir-vivre ?
-Oui, vous les français, vous prenez votre temps.
-Temps de quoi ?
- De boire un café en restant assis, par exemple! »
… Sont fous ces américains.
La française a – de plus – inventé le french kiss. Elle est – toujours avec ses poils et sa mauvaise odeur – connue pour être une déesse du sexe. Et elle en veut, en plus. Je me rappelle, par exemple, de ce suédois rencontré dans une soirée étudiante en France, avec qui j’ai eu A PEINE un contact bucco-buccal, et qui a passé les deux années suivantes de sa vie à m’envoyer des photos de cul sur MSN.
« ****, Je comprends pas pourquoi tu m’envoies tout le temps des photos de cul.
-Ben, t’es française.
- Et alors ?
- Les françaises ont le feu au cul. »
Tout s’explique.
La raison pour laquelle c’est vraiment une bonne affaire d’être française à Vienne, c’est que les autrichiens adoooooooorent notre accent. Cas de mon coloc, qui me demande de parler allemand – alors que nous sommes habitués à communiquer en anglais – juste pour entendre mon accent.
Sachez le, un accent français à Vienne, c’est aussi bien qu’un bonnet E. Au début, quand je sortais en boîte ici et qu’un moche tendance lourd m’abordait, je lui lâchais un « Ich spreche kein Deutsch, ich bin französich » bien senti, (Ndt : je ne parle pas allemand, je suis française) espérant que cela suffirait à faire fuir l’avorton. ERREUR FATALE !!! C’est une phrase avec beaucoup de « ch », sonorité sur laquelle la française trébuCHE facilement. Et ça, l’avorton en question, ça le rend chaud comme un gâteau. Et après, bon courage pour s’en débarrasser.
Ceci dit, une fois qu’on a compris comment utiliser son accent français à bon escient, il peut aisément devenir une arme. De destruction massive, même. Les autrichiennes, en boîte, avec leur jean slim, leurs seins non soumis aux lois de la gravité, et leur brushing parfait ne me font absolument plus peur.
La française sait par ailleurs commander des bières sans jamais les payer : il lui suffit d’un regard en coin et d’un accent à peiiine travaillé. Plus besoin de décolleté. Magique.
Aujourd’hui, un prof parlait de la fierté qu’ont les français de leur littérature, leur histoire, leur philosophie, leur bouffe. Je n’ai pas pipé mot, mais j’étais un peu fière. Et ouais. C’est nous.
Et en plus, on a un accent J
Enseigne d'un antiquaire, à Vienne.