Celle-là, je ne l'avais pas vue venir...
Je n’ai jamais voulu prendre mon billet retour.
J’ai beaucoup frimé auprès des américains et autres bout-du-mondistes qui l’avaient réservé le lendemain du jour où ils sont arrivés ici. Je leur ai répété tellement de fois que je n’étais pas pressée, que je verrais bien quand j’en aurais marre, et que comme je n’avais pas grand-chose de prévu cet été, et que mes colocs pouvaient encore m’héberger en juillet, rien ne pressait.
Mon plan, c’était de rentrer en France, tranquillement, à la fin du mois de Juillet. De partir quelque part en vacances en août. Et de me mettre à chercher un poste à l’étranger en septembre, un autre pays où aller, toujours très tranquillement.
Et la nouvelle est tombée hier. Il semblerait bien que même après 5 ans d’études, je ne sois pas encore prête à m’arrêter. Je viens d’être acceptée dans le 3e cycle de mes rêves ! Croyez moi, le travail attendra. Je rempile pour au moins une année supplémentaire sur les bancs de la fac (ce qui entre nous est un énorme mensonge, la première fois que j’ai mis les pieds dans une vraie fac, c’était en arrivant à Vienne).
Je reviens donc à Paris, plus tôt que prévu, pour plus longtemps que prévu. J’en suis la première surprise.
J’ai vécu ce qu’il y avait à vivre de ce côté de l’Europe. Je suis impatiente de voir de quoi la prochaine étape sera faite. J’ai adoré ces six mois ici. Je ne les échangerais pour rien au monde contre six mois à Shanghai, Hong-kong ou autre destination plus exotique. Je n’aurais pas voulu rencontrer d’autres personnes. Je n’aurais pas voulu faire d’autres voyages. Je n’ai jamais pensé un seul instant à la façon dont j’aurais vécu ces six mois, si j’avais fait un autre choix.
Et maintenant… Il me reste 3 jours ici.
Hier, quand j’ai reçu cette réponse, la première chose que j’ai faite, c’est aller acheter ce maudit billet d’avion. On était mercredi. Je rentre dimanche. Nous sommes jeudi. La journée est bien avancée. 3 jours. 3 misérables jours.
Je pense à tout ce que je n’ai pas eu le temps de faire ici. A ce que je laisse. Aux gens que je reverrai un jour, ou peut-être jamais. A tous ces souvenirs qui s’en iront petit à petit…
Il me reste trois jours pour faire mes bagages, dire au revoir à mes amis, à une ville, et laisser derrière mois les 6 mois où j’ai été le plus insouciante de ma vie. Et plus que tout, c’est ça que je ne veux pas oublier. Les gens ont beau dire qu’un séjour Erasmus n’est qu’une parenthèse, qu’une bulle de vie, j’espère encore que certaines choses, dont l’insouciance, survivent au retour.
Je rentre dans 72 heures. Je n’ai pas l’intention d’en gâcher une seule.
… sur ce…