Lettre ouverte à ma chaussette
L’affreuse est victime d’un affreux complot. Régulièrement, ses affaires se mettent d’accord pour se faire la malle. Et ça, ça la rend folle de rage.
Si ce n’était que chaussette et ses copines, ça irait encore. Remarquez au passage que la chaussette est une espèce perverse. Elle décide toujours de se barrer seule. M’en fous, la chaussette. J’avais prévu le coup. 15 paires identiques dans mon armoire : tu te doutes bien que tu es facilement remplaçable. Et quand une de tes copines partira à ta recherche – ce qui, j’en suis convaincue, ne tardera pas à se produire – j’aurais à nouveau un nombre pair de chaussettes. Affaire classée.
Là où tu déconnes, Chaussette, c’est que toutes mes autres affaires suivent ton exemple. Tu pourrais quand même utiliser ton incroyable pouvoir de persuasion à des fins plus nobles : par exemple convaincre mes autres trucs de s’auto-plier dans l’armoire, ça me rendrait service. Mais non. Tu es bien ingrate, Chaussette. Pourrais-tu, à titre informatif, me répéter ce que tu as dit à mes paquets de Canderel pour qu’ils se fassent la malle du tiroir de la cuisine trois fois en dix jours. Et à mon mascara ? Et à ma pince à épiler ?
Ce qui m’énerve le plus, Chaussette, c’est de me rendre compte de la disparition de l’objet juste au moment où j’en ai besoin. C’est à en devenir folle. Il suffit que je décide de porter mes Converse blanches pour n’en trouver plus qu’une, que je me fasse un thé pour que le sucre disparaisse, ou que je m’habille en fonction de mon sac à main préféré pour qu’il ne soit plus à sa place au moment où je décide de sortir. Et que, finalement, dépitée, je change toute ma tenue. Te rends-tu compte des conséquences de tes actes ?
Ma petite robe préférée vient de revenir d’un voyage d’un mois et demi. Et je peux vous assurer qu’elle n’était pas en Ex-Yougoslavie ; je l’y aurais trouvée. Maintenant, que je la tiens, elle paiera pour les autres. Tu vas devoir répondre à mes questions, madame : OU EST PASSEE MA MONTRE, %ù£$@@& !!!!!!
Et gare à celui qui dit que l’affreuse est bordélique.